1 - La captivité de Georges PIGEON 40-45
Dans cet article le cheminement de mon grand père pendant ces 5 années de captivité
Captivité de mon grand père 40/45 6eme partie-Photos Dumont
Documents et photos retrouvés dans les archives de mon grand père
STUDIO D'ART DUMONT
74, Rue de Visé, Liège
Cher compagnon de Fischbeck,
J'espère que ce souvenir de notre captivité aura l'heur de vous plaire, et si ces vues ne sont pas toutes de qualité égale, vous voudrez bien vous rappeler les conditions et les moyens de prise de vue et de développement.
Si vous le désirez, vous pouvez obtenir d'autres exemplaires des photos de votre choix au prix de 2 francs la pièce (sauf la vue générale n° 4 dont le coût est de 2 francs).
D'autre part, toutes les photos peuvent être agrandies, à l'exception de celles dont le numéro est marqué d'un astérisque. — Voici, à titre indicatif, trois formats et trois prix.
Carte postale 10 francs. — 13 X 18- 20 francs. — 18 x 24 -30 francs. (taxe de luxe et frais d'expédition compris)
Veuillez, je vous prie, verser le montant de votre commande éventuelle à mon C. C. P. n° 707.3 7, en indiquant, au talon du bulletin, les numéros des photos, le nombre respectif d'exemplaires et, en plus, pour les agrandissements, le format désiré.
Votre dévoué,
André DUMONT.
Numéros d'ordre des Photos de la Collection
1- Notre chef de camp.
2 - Nos aumôniers.
3 - Nos médecins.
4 - Vue générale de l'Oflag.
5 - Entrée du camp.
6 - L'infirmerie et les cachots.
7 - Le local des colis et la Kommandantur (vue prise de l'entrée du réfectoire).
8 - Les lavoirs.
9 - Le rond-point.
*10 - Un mirador.
11 - Les baraques XIV et XV.
12 - Le tennis et les baraques I, II, III.
13 - 1945 Cession de territoire à la Pologne.
14 - Coup d'oeil derrière le réfectoire.
LE TOUR DU CAMP
15 - En longeant les baraques XII et XIII.
16 - En longeant les baraques XIV et XV.
17-18 Là-bas, au delà des fils, des maisons voisines, de la colline... la Belgique
19 - A l'extrémité sud, le long du De. cauville.
20 - Tournant entre baraques IX et V.
21 - La baraque V (occupée par les soldats).
22 - Le déversoir.
23 - Vue générale prise de la IV vers le « bois » de bouleaux.
APPEL
*24 - Arrivée du peloton boche.
*25 - Il est l'heure.
26 - Rassemblement (1944).
27 - Rassemblement (1945).
28 - Distribution du courrier.
UNE FOUILLE (baraque IV)
29 - On attend son tour.
30 - Passage aux tables.
*31 - Foufouille surveille.
32 - Foufouille « opère,> lui-même.
AUTRES « ACTIVITES »
33 - Le basket.
34 - A l'intérieur d'un lavoir.
35 - «Les Lavandières,>.
36 - Le linge mis à « blanchirs. )
37 - Le jardinage à la baraque IV.
38 - La chasse au petit gibier.
39 - L'enfouissement d'un trésor.
40 - La distribution du thé.
*41 - Les corvées bien douces.
42 - « Dolce farniente».
43 - A-B-C Le creusement des tranchées.
44-45 - Nos abris « bétonnés».
46-47 - Spectacle familier et réconfortant de lourds panaches noirs rampent sur Hambourg et Harbourg embrasés.
*48 - Ce gigantesque « champignon » fit notre admiration lors d'un bombardent de Harbourg en mars 45.
LES METAMORPHOSES DE LA BOITE A CONSERVE
49 - La matière première très recherchée deviendra
*50 - Une chou-binette.
51 - Un petit poêle.
52 - Une cuisinière.
53 - Un four.
54 - Un appareil à distiller.
LA VIE DANS LA CHAMBRE
55 - Celles-là pour qui ?
56 - On distribue le délicieux triple crème boche.
57 - Un «clache»
58 - Le chauffe-eau électrique du P.D. G. (installation « invisible»).
59 - Occultation.
60 - Où ai-je donc remis cette boite
61 - Couture et vaisselle.
62 - La « puissante» crapette.
BARBARA
63 - Les postes et le constructeur.
64 - L'écoute avec poste dans la cloison.
65 - Une équipe à l'écoute.
66 - Le service de rédaction au travail.
67 - L'estafette bien connue et toujours très attendue.
68 - Enfin, le moment palpitant.
DOCUMENTS DIVERS
69 - L'appareil photographique (fabrication Pédégus).
70 - Le colis américain.
71- Le colis canadien.
72 - Affichage du menu vraiment...menu.
73 - La ration nain - patates - margarine en 1945.
A partir d'ici, je ne connais pas la date ou ils ont quitter Fichsbeck!
75 -STUBBEN
76 - Panorama de Stubben.
77 - La vie de romanichels.
77 - La vie de romanichels.
77 - La vie de romanichels.
*77 - La vie de romanichels.
78 -Une couchette entre mille semblables
*79 - Célébration de la messe en campagne.
80 - L'écoute en campagne
LA JOURNEE DE LA LIBERATION
81 - Nos premiers libérateurs.
82-83 - A l'assaut des chars.
84 - Le colonel Melen en pour-parler avec l'officier anglais.
85 - Les premiers gros blindés sont ovationnés et...
86 - . - reçus ensuite par les autorités belges.
87 - Distribution d'autographes.
88 - Le salut aux Couleurs.
89 - Le « Te Deum » de la libération.
90 - Nos protecteurs « protégés » et...
91 ... embarqués.
RETOUR
92 - Les heureux du tirage au sort.
93 - A plein gaz vers le camp des tentes sur l'autostrade Hambourg Lübeck.
94 - L'escale au camp des tentes.
95 - Au champ d'aviation de Lunebourg ou la dernière file.., en Allemagne
DEUX HEURES APRES
96 - Atterrissage à Evere.
97 Le pied sur le sol belge!!
En rouge le parcours de la captivité
En blanc le retour et la liberté
Et voilà, ainsi se termine la captivité de mon grand père Georges PIGEON, décéder en 1979 à Rocourt
La captivité de mon grand père le 10 mai 1940 5eme partie Fischbeck
Fichsbeck XD
La vie dans le camp, période du 27-08-1942 au 8-11-1944
Comité International de la croix rouge
AGENCE CENTRALE DE RECHERCHES
— GENEVE —
Arrivé le 25.05.1940 à l'Oflag IV C, venant du Dulag XII;
transféré le 27/28.08.1940 de l'Oflag IV C à l'Oflag VII B ;
transféré le 27.08.1942 de l'Oflag VII B à L'Oflag X D;
présent le 08.11.1944 à l'Oflag X D Fischbeck-Hambourg
Numéro de prisonnier de guerre : 758/Oflag IV C
Rapatriement (Libération) : pas d'information
Provenance des renseignements :
Quatre (4) listes des autorités allemandes
Une (1) carte de capture
Lix Simonius
Document mutuelle décès
La couverture de son album contenant une petite partie des aquarelles
Une vue générale du camp
Un baraquement
Intérieur de la chambre
Mon grand père, mais à quoi pense til?
Une couchette
Au mur des souvenirs de Belgique
Un peu de lecture, certainement pas les nouvelles!
Ici, on rêve
Déjeuner en amis
Et ensuite la vaisselle
La réserve de nourriture (les fameux colis)
Il me semble reconnaître cette personne, mais je ne sais lui mettre un nom, je l'ai vu avec mon grand père dans les années 50 lorsque je passais mes vacances chez mes grand parents à Arlon
Sur cette photo, ont aperçois les colis reçu et du pain
Une autre couchette
La cure et la cuisine avec le poêle en boites de conserves
Le poêle en boites de conserves
La salle d'eau
1-01-1944 Réveillon de nouvel an
La chapelle
Un peu de nostalgie
L'église Saint Donna située à Arlon, peinture réalisée en captivité en 1942
La captivité de mon grand père le 10 mai 1940 4eme partie Fischbeck
Dans cette 4em partie:
Fischbeck Oflag XD
Mais je pose une question, que faisais tous ces officiers pour faire passer le temps, il me semble qu'ils ne devaient point travailler vu leurs statut d'officiers
Quelqu'un peut-il m'expliquer, mis a part jouer aux cartes, faire un peu de théâtre, d'autres réalisais des peintures, des photos (voir plus loin) du jardinage, de la ferronnerie avec des petit rien (un poêle par exemple) pensaient t'ils d'évasion ?
Mon grand père ne jamais parlé de cette période noir
Un article de Monsieur Defroyennes animateur de la Radio BARBARA crée a l'oflag de Eichstätt et ensuite à Fischbeck
Et une collection de photos prise par Monsieur André Dumont lors de sa captivité
Et des aquarelles de mon grand père
Document extrais du fascicule
Tome V – Fasc 9
Edité par le CLHAM
Centre Liégeois d'Histoire et d'Archéologie Militaire
BARBARA, la radio clandestine aux Oflags VII BET X D
L. Defroyennes
BARBARA est née à la fin de l'année 1940 à Eichstätt en Bavière au bloc IV de l'oflag VII B.
D'où vient ce nom ? (de B(ritish) B(roadcasting) RA(dio) ?) Nul ne le saura sans doutejamais.
Ce doux nom, particulièrement cher aux prisonniers des Oflags VI B et X D dont il a soutenu le moral durant cinq années de captivité, a matérialisé une idée qui a germé dans le cerveau du commandant Barbieux et du Lt Antoine auxquels s'est rapidement joint le Slt Defroyennes.

Les postes et le constructeur
Les premiers vagissements de BARBARA se sont manifestés à l'oflag VII B sous forme de réception d'émissions en provenance de postes allemands sans doute, mais également de postes émetteurs de Suisse Romande et Alémanique. Ces émissions étaient captées sur un poste à galène fonctionnant dans le cabinet de dentisterie du docteur Roty situé au bloc IV. L'antenne était constituée par une sorte de toile métallique qui avait rempli les mêmes
fonctions sur un véhicule allemand.
Le poste ainsi que les accessoires dissimulés sous les lames du parquet sur lequel se trouvait le fauteuil du dentiste étaient ressortis pour les écoutes qui ne pouvaient avoir lieu qu'en dehors des prestations du docteur.
Au début, la précarité du matériel tout autant que la limitation des prestations ne permettaient pas d'assurer une écoute continue.
Les promoteurs
Toutefois, la création de ce lien avec le monde libre et la possibilité d'un recours, même fragile, à des sources d'information plus dignes de foi ont constitué un stimulant pour les promoteurs de l'idée, surtout pour le Lt Antoine qui, jusqu'à la libération, a été la cheville ouvrière d'un système d'information dont le développement a été remarquable et la crédibilité jamais prise en défaut.
L'écoute pour les émissions en langue française était assurée par le Lt Antoine et celle en langue allemande et ultérieurement en langue anglaise par le Slt Defroyennes.

L'équipe au travaille
Au début, les nouvelles étaient diffusées dans le camp d'une façon anonyme et parfois accueillies avec scepticisme par certains.
Puis, peu à peu, le matériel s'étant amélioré de même que les conditions et possibilités techniques d'écoute, un service plus organisé de diffusion de nouvelles s'est créé dont s'était chargé le Lt Villée. Il s'agissait d'une diffusion de bouche à oreille sans communication de documents écrits.
Le service régulier de BARBARA s'était implanté profondément dans la vie journalière du camp quand une panne malencontreuse la rendit muette durant le week-end de Pentecôte 1942. Elle permit l'éclosion d'un "canard" d'une dimension telle que pour beaucoup la fin de la guerre était proche.
La réapparition de BARBARA quelques jours plus tard coupa définitivement les ailes à ce malencontreux volatile. Cet incident mériterait d'autres développements de la part de ceux qui en ont vécu les péripéties.

L'estafette bien connue et toujours très attendue
A Fischbeck
Le 28 février 1942, les Allemands réunirent les Oflags de Rothenburg, d'Eichstätt et de Juliusburg à l'oflag X D, à Fischbeck. Ce camp comprenait aux environs de 1.600 officiers et 120 sous-officiers et soldats belges auxquels furent ensuite ajoutés 500 officiers et soldats polonais.
Il comprenait 15 baraques s'étendant sur 3 hectares , soit une densité de population de 60.000 habitants au Km²
Ces nouvelles conditions déterminèrent une mutation naturelle et non concertée de Barbara. Le noyau d'écoute primitif Antoine-Defroyennes auquel s'est ajouté le Lt Fourmarier continue à fonctionner mais dans des conditions différentes.
Ecoute permanente
En effet, l'écoute devient permanente, tant de jour que de nuit. Les écoutes de jour sont assurées par le tandem Antoine-Fourmarier pour celles en français, celles de nuit par l'équipe Antoine-Defroyennes pour celles en français, allemand ou anglais.

L'écoute avec poste dans la cloison
Une partie des écoutes de jour avait lieu dans la baraque XIII (celle du Lt Antoine et du Slt Defroyennes), mais le plus souvent dans la bibliothèque où un poste récepteur était dissimulé dans une pile de Moniteurs Belges collés et évidés pour contenir l'appareil.
Les écoutes de nuit avaient lieu dans la baraque XIII, tantôt dans la chambre du Lt Antoine, tantôt dans un petit local vide servant de cuisine collective situé en début de baraque. Ces écoutes étaient assurées par le Lt Antoine pour les émissions en français et le Slt Defroyennes pour les émissions en allemand et en anglais.
La sécurité des écoutes de jour était assurée par une équipe de surveillance extérieure, celle de nuit l'étant selon l'écoute en cours par le Slt Defroyennes ou le Lt Antoine. Dans ce dernier cas, le risque était grand puisque l'écoute se faisait quasi contre la porte d'entrée d'où l'on n'avait aucune vue sur les mouvements de nos gardiens. Heureusement, en dépit de quelques chaudes alertes, aucun événement fâcheux ne fut enregistré.
Le service de surveillance de jour était du ressort du Slt Defroyennes qui ne l'assurait toutefois pas personnellement. A part les opérateurs, lui seul connaissant le lieu de l'écoute à protéger constituait le relais entre les surveillants et le poste d'écoute dont il fallait assurer la sécurité.
La surveillance proprement dite était assurée par des groupes de 2 ou 3 officiers ou soldats qui se choisissaient entre eux et selon leurs possibilités ou affinités personnelles dans un noyau constant de plus ou moins 70 volontaires immuables.
Transmission des nouvelles
Les nouvelles reçues étaient transmises à un centre de rédaction fonctionnant à la baraque XII sous la direction du Lt P. Houzeau de Lehaye. Ce groupe assurait la "mise en page" des nouvelles reçues et la copie en 15 exemplaires du communiqué, à raison de deux communiqués par jour avec "édition" spéciale en cas d'événement important.

Enfin, le moment palpitant
La sécurité de l'équipe de rédaction, totalement indépendante de celle d'écoute, était assurée par le Lt Villée qui se chargeait également de l'acheminement des communiqués à raison de un par baraque. Il y était remis à un responsable. Dans chaque baraquement, ce dernier assurait la lecture dans chaque chambre et ensuite la destruction.
A l'issue du regroupement des officiers de réserve à l'Oflag X D qui s'est opéré en juin 1943, s'est adjoint à l'équipe d'écoute le Slt Santerre qui, tout comme le matériel qu'il apportait, s'est intégré dans l'organisation en place.
Le matériel d'écoute de BARBARA s'était rapidement multiplié dans la perspective d'assurer la pérennité de BARBARA, même en cas d'accident. C'est ainsi que BARBARA a disposé de jusque plus de 6 postes : un pour l'équipe extérieure de jour, un caché dans la cloison entre la chambre du Lt Antoine et la chambre voisine, le troisième pour l'écoute de nuit.
Les 3 postes restants étaient tenus en réserve : l'un enterré face à la chambre du Lt Antoine, l'autre face à la chambre du Slt Defroyennes, le troisième était dissimulé dans un espace vide entre la baraque XII et la baraque XIII. Ce dernier poste a été découvert au cours d'une fouille particulièrement sévère.
Tous construits dans le camp
A l'exception d'un poste, celui du Slt Santerre, tous les appareils ont été construits dans le camp par le Lt Antoine et certains de ses camarades.
Il m'est impossible de dire d'où venait ce matériel. Certaines pièces étaient construites sur place et d'autres "importées". Comment ? Par qui ? Je ne puis le dire car, au sein de Barbara, on évitait les questions afin que, le cas échéant, on n'ait pas à dévoiler les réponses à ceux qui avaient le plus vif désir de les connaître, c'est-à-dire nos gardiens.
Dès l'arrivée à l'Oflag X D, s'est posée la question de l'alimentation en courant électrique, en vue d'assurer la permanence et la sécurité des écoutes.
En effet, dans le cas le plus favorable, c'est-à-dire l'hiver, la lumière n'était donnée qu'à partir de 16.30 Hr et supprimée à 21 Hr. De plus, durant les alertes, et elles furent nombreuses, quasi journalières, le courant des baraques était coupé. Toutefois, le courant n'était pas interrompu dans le local du casernement sous "obédience" allemande. Dans ce magasin, outre la canalisation électrique, passaient également les circuits commandant les hauts parleurs installés dans chaque baraque pour annoncer les succès militaires du Grand Reich. Ce magasin était occupé par les Allemands avec toutefois une interruption d'occupation journalière de 12 à 14 Hr.
Profitant de ces circonstances, le Lt Antoine accompagné de quelques volontaires compétents, après que le haut parleur de la baraque XII eut été débranché, a connecté le circuit de ce haut parleur sur le courant électrique du magasin. De cette façon, l'alimentation en courant était assurée quelles que soient les circonstances, c'est-à-dire même au cours des bombardements. Cette solution était toutefois tributaire de l'enlèvement des fusibles de la baraque XIII, faute de quoi l'ensemble du camp restait sous tension et les baraques illuminées par l'intermédiaire du circuit de la baraque XIII en dépit du fait que le courant eut été coupé par nos gardiens. Cela s'est produit une fois pour le plus grand ébahissement de ces derniers.
Le 15 mai 1945, le camp a été évacué vers Lübeck. En prévision de cet événement, et dès février, le Lt Antoine, le Slt Defroyennes et 5 de leurs camarades avaient décidé de ne pas se joindre à l'opération. A cette fin, une cachette susceptible d'abriter 5 personnes a été creusée sous la chambre du Slt Defroyennes. Cette cachette a été occupée le 15 mai 1945 par, outre le Lt Antoine et 1e Slt Defroyennes, par le Lt Leclercq, le Slt Gasch et le soldat Bardiaux. L'écoute a continué sans manifestation extérieure jusqu'au 17 avril.
Reprise de BARBARA
Le 17 avril, le service de BARBARA a repris avec le noyau de récalcitrants. Il se trouvait installé dans les cachots et la publication du bulletin de nouvelles a repris au bénéfice de la centaine de malades intransportables et autres qui étaient restés au camp.
Par la suite, le Lt Antoine a "réquisitionné" le poste de radio du commandant du camp. Branché sur les hauts parleurs du camp et tant en français qu'en allemand et en anglais et à longueur de journée, il a permis la diffusion directe des nouvelles de la B.B .C., tant à l'intention des officiers et soldats belges et français qui s'y étaient réfugiés que des plus ou moins 2.000 personnes déplacées qui occupaient le camp.
Le camp évacué s'est rendu par étapes successives vers Lübeck et le service de Barbara a continué à être assuré par les collaborateurs habituels à l'exception de ceux restés à Fischbeck.
Le 25 avril 1945, les militaires de l'Oflag X D ont été évacués par un détachement blindé anglais.
Ainsi a pris fin l'aventure de BARBARA qui aura vécu près de 5 ans et s'est terminée dans l'euphorie de la victoire.
Sans aucun doute la présente relation comporte des lacunes, des imprécisions et même peut-être des oublis involontaires qu'il faut excuser. En effet, elle n'est que la concrétisation de souvenirs qui ne peuvent faire référence à aucun document écrit qui n'ont jamais existé pour des raisons de sécurité bien compréhensibles.
BARBARA est un magnifique exemple de ce que peut l'esprit d'initiative et de débrouillardise. Au travers de solutions pragmatiques, sans concertation préalable, s'est échafaudé un système articulé sur des cellules de collaboration étanches permettant une efficacité maximum avec un minimum de risques : matériel, écoute, surveillance et protection, rédaction et diffusion.
Enfin et pour terminer, il faut signaler que rien n'aurait pu être réalisé sans les complicités fragmentaires ou ponctuelles des officiers, sous-officiers et soldats du camp, qui n'ont jamais refusé leur concours chaque fois qu'il leur a été demandé.
Note de la rédaction.
Lorsque nous avons écrit à Monsieur Defroyennes pour solliciter l'autorisation de reproduire son texte, qui avait paru dans le journal "Le Prisonnier de Guerre" de septembre 1986, il nous a fort aimablement donné le feu vert et a ajouté les informations suivantes qui répondent à la question : comment un prisonnier pouvait-il circuler relativement facilement dans un oflag?
"Pour votre information, je dois vous signaler que j'avais personnellement adopté deux activités de couverture destinées à me "dédouaner" aux yeux des Allemands et les conforter dans le sentiment que je n'étais pas dangereux.
1. Je m'étais instauré distributeur de créoline pour ma baraque. Cette créoline destinée à lutter contre l'invasion de puces et de punaises dont nous étions victimes me donnait la possibilité de déambuler dans le camp, sans éveiller l'attention des gardiens, muni d'un récipient susceptible d'assurer un transport beaucoup moins innocent que celui de la créoline.
De plus comme le ravitaillement en créoline se faisait dans un local (le magasin), ma présence y était tout indiquée et particulièrement utile en cas de branchement électricité/radio auquel il est fait allusion dans l'article sur Barbara. Une telle activité me donnait de plus une liberté totale de déplacement dans le camp en n'éveillant aucune suspicion.
2. Je fonctionnais également comme moniteur de jiu-jitsu en compagnie de camarades désirant pratiquer ce sport. Le local destiné à ces "ébats" était voisin de celui où se pratiquait l'écoute de jour (pour laquelle ma présence n'était pas requise - émission française).
De cette façon, je disposais d'un point de rencontre pour les guetteurs qui pouvaient me toucher sans difficulté et sans éveiller, par leurs allées et venues, l'attention des gardiens.
D'autre part, nos exercices, les bruits et autres manifestations dont volontairement nous les accompagnions, en cas d'irruption allemande dans la baraque, permettait de détourner et de cristalliser l'attention des intrus, laissant à l'équipe d'écoute le temps de mettre fin à leur activité et d'en effacer toute trace. Cela s'est produit à plusieurs reprises, prouvant que le système était efficace."
L. Defroyennes, le 01/07/92
La vie au quotidien dans le camp: dans la 5 eme partie
Document extrais du fascicule
Tome V – Fasc 9
Edité par le CLHAM
Centre Liégeois d'Histoire et d'Archéologie Militaire
BARBARA, la radio clandestine aux Oflags VII BET X D
L. Defroyennes
BARBARA est née à la fin de l'année 1940 à Eichstätt en Bavière au bloc IV de l'oflag VII B.
D'où vient ce nom ? (de B(ritish) B(roadcasting) RA(dio) ?) Nul ne le saura sans doutejamais.
Ce doux nom, particulièrement cher aux prisonniers des Oflags VI B et X D dont il a soutenu le moral durant cinq années de captivité, a matérialisé une idée qui a germé dans le cerveau du commandant Barbieux et du Lt Antoine auxquels s'est rapidement joint le Slt Defroyennes.
Les postes et le constructeur
Les premiers vagissements de BARBARA se sont manifestés à l'oflag VII B sous forme de réception d'émissions en provenance de postes allemands sans doute, mais également de postes émetteurs de Suisse Romande et Alémanique. Ces émissions étaient captées sur un poste à galène fonctionnant dans le cabinet de dentisterie du docteur Roty situé au bloc IV. L'antenne était constituée par une sorte de toile métallique qui avait rempli les mêmes
fonctions sur un véhicule allemand.
Le poste ainsi que les accessoires dissimulés sous les lames du parquet sur lequel se trouvait le fauteuil du dentiste étaient ressortis pour les écoutes qui ne pouvaient avoir lieu qu'en dehors des prestations du docteur.
Au début, la précarité du matériel tout autant que la limitation des prestations ne permettaient pas d'assurer une écoute continue.
Les promoteurs
Toutefois, la création de ce lien avec le monde libre et la possibilité d'un recours, même fragile, à des sources d'information plus dignes de foi ont constitué un stimulant pour les promoteurs de l'idée, surtout pour le Lt Antoine qui, jusqu'à la libération, a été la cheville ouvrière d'un système d'information dont le développement a été remarquable et la crédibilité jamais prise en défaut.
L'écoute pour les émissions en langue française était assurée par le Lt Antoine et celle en langue allemande et ultérieurement en langue anglaise par le Slt Defroyennes.
L'équipe au travaille
Au début, les nouvelles étaient diffusées dans le camp d'une façon anonyme et parfois accueillies avec scepticisme par certains.
Puis, peu à peu, le matériel s'étant amélioré de même que les conditions et possibilités techniques d'écoute, un service plus organisé de diffusion de nouvelles s'est créé dont s'était chargé le Lt Villée. Il s'agissait d'une diffusion de bouche à oreille sans communication de documents écrits.
Le service régulier de BARBARA s'était implanté profondément dans la vie journalière du camp quand une panne malencontreuse la rendit muette durant le week-end de Pentecôte 1942. Elle permit l'éclosion d'un "canard" d'une dimension telle que pour beaucoup la fin de la guerre était proche.
La réapparition de BARBARA quelques jours plus tard coupa définitivement les ailes à ce malencontreux volatile. Cet incident mériterait d'autres développements de la part de ceux qui en ont vécu les péripéties.
A Fischbeck
Le 28 février 1942, les Allemands réunirent les Oflags de Rothenburg, d'Eichstätt et de Juliusburg à l'oflag X D, à Fischbeck. Ce camp comprenait aux environs de 1.600 officiers et 120 sous-officiers et soldats belges auxquels furent ensuite ajoutés 500 officiers et soldats polonais.
Il comprenait 15 baraques s'étendant sur
Ces nouvelles conditions déterminèrent une mutation naturelle et non concertée de Barbara. Le noyau d'écoute primitif Antoine-Defroyennes auquel s'est ajouté le Lt Fourmarier continue à fonctionner mais dans des conditions différentes.
Ecoute permanente
En effet, l'écoute devient permanente, tant de jour que de nuit. Les écoutes de jour sont assurées par le tandem Antoine-Fourmarier pour celles en français, celles de nuit par l'équipe Antoine-Defroyennes pour celles en français, allemand ou anglais.
L'écoute avec poste dans la cloison
Une partie des écoutes de jour avait lieu dans la baraque XIII (celle du Lt Antoine et du Slt Defroyennes), mais le plus souvent dans la bibliothèque où un poste récepteur était dissimulé dans une pile de Moniteurs Belges collés et évidés pour contenir l'appareil.
Les écoutes de nuit avaient lieu dans la baraque XIII, tantôt dans la chambre du Lt Antoine, tantôt dans un petit local vide servant de cuisine collective situé en début de baraque. Ces écoutes étaient assurées par le Lt Antoine pour les émissions en français et le Slt Defroyennes pour les émissions en allemand et en anglais.
La sécurité des écoutes de jour était assurée par une équipe de surveillance extérieure, celle de nuit l'étant selon l'écoute en cours par le Slt Defroyennes ou le Lt Antoine. Dans ce dernier cas, le risque était grand puisque l'écoute se faisait quasi contre la porte d'entrée d'où l'on n'avait aucune vue sur les mouvements de nos gardiens. Heureusement, en dépit de quelques chaudes alertes, aucun événement fâcheux ne fut enregistré.
Le service de surveillance de jour était du ressort du Slt Defroyennes qui ne l'assurait toutefois pas personnellement. A part les opérateurs, lui seul connaissant le lieu de l'écoute à protéger constituait le relais entre les surveillants et le poste d'écoute dont il fallait assurer la sécurité.
La surveillance proprement dite était assurée par des groupes de 2 ou 3 officiers ou soldats qui se choisissaient entre eux et selon leurs possibilités ou affinités personnelles dans un noyau constant de plus ou moins 70 volontaires immuables.
Transmission des nouvelles
Les nouvelles reçues étaient transmises à un centre de rédaction fonctionnant à la baraque XII sous la direction du Lt P. Houzeau de Lehaye. Ce groupe assurait la "mise en page" des nouvelles reçues et la copie en 15 exemplaires du communiqué, à raison de deux communiqués par jour avec "édition" spéciale en cas d'événement important.
La sécurité de l'équipe de rédaction, totalement indépendante de celle d'écoute, était assurée par le Lt Villée qui se chargeait également de l'acheminement des communiqués à raison de un par baraque. Il y était remis à un responsable. Dans chaque baraquement, ce dernier assurait la lecture dans chaque chambre et ensuite la destruction.
A l'issue du regroupement des officiers de réserve à l'Oflag X D qui s'est opéré en juin 1943, s'est adjoint à l'équipe d'écoute le Slt Santerre qui, tout comme le matériel qu'il apportait, s'est intégré dans l'organisation en place.
Le matériel d'écoute de BARBARA s'était rapidement multiplié dans la perspective d'assurer la pérennité de BARBARA, même en cas d'accident. C'est ainsi que BARBARA a disposé de jusque plus de 6 postes : un pour l'équipe extérieure de jour, un caché dans la cloison entre la chambre du Lt Antoine et la chambre voisine, le troisième pour l'écoute de nuit.
Les 3 postes restants étaient tenus en réserve : l'un enterré face à la chambre du Lt Antoine, l'autre face à la chambre du Slt Defroyennes, le troisième était dissimulé dans un espace vide entre la baraque XII et la baraque XIII. Ce dernier poste a été découvert au cours d'une fouille particulièrement sévère.
Tous construits dans le camp
A l'exception d'un poste, celui du Slt Santerre, tous les appareils ont été construits dans le camp par le Lt Antoine et certains de ses camarades.
Il m'est impossible de dire d'où venait ce matériel. Certaines pièces étaient construites sur place et d'autres "importées". Comment ? Par qui ? Je ne puis le dire car, au sein de Barbara, on évitait les questions afin que, le cas échéant, on n'ait pas à dévoiler les réponses à ceux qui avaient le plus vif désir de les connaître, c'est-à-dire nos gardiens.
Dès l'arrivée à l'Oflag X D, s'est posée la question de l'alimentation en courant électrique, en vue d'assurer la permanence et la sécurité des écoutes.
En effet, dans le cas le plus favorable, c'est-à-dire l'hiver, la lumière n'était donnée qu'à partir de 16.30 Hr et supprimée à 21 Hr. De plus, durant les alertes, et elles furent nombreuses, quasi journalières, le courant des baraques était coupé. Toutefois, le courant n'était pas interrompu dans le local du casernement sous "obédience" allemande. Dans ce magasin, outre la canalisation électrique, passaient également les circuits commandant les hauts parleurs installés dans chaque baraque pour annoncer les succès militaires du Grand Reich. Ce magasin était occupé par les Allemands avec toutefois une interruption d'occupation journalière de 12 à 14 Hr.
Profitant de ces circonstances, le Lt Antoine accompagné de quelques volontaires compétents, après que le haut parleur de la baraque XII eut été débranché, a connecté le circuit de ce haut parleur sur le courant électrique du magasin. De cette façon, l'alimentation en courant était assurée quelles que soient les circonstances, c'est-à-dire même au cours des bombardements. Cette solution était toutefois tributaire de l'enlèvement des fusibles de la baraque XIII, faute de quoi l'ensemble du camp restait sous tension et les baraques illuminées par l'intermédiaire du circuit de la baraque XIII en dépit du fait que le courant eut été coupé par nos gardiens. Cela s'est produit une fois pour le plus grand ébahissement de ces derniers.
Le 15 mai 1945, le camp a été évacué vers Lübeck. En prévision de cet événement, et dès février, le Lt Antoine, le Slt Defroyennes et 5 de leurs camarades avaient décidé de ne pas se joindre à l'opération. A cette fin, une cachette susceptible d'abriter 5 personnes a été creusée sous la chambre du Slt Defroyennes. Cette cachette a été occupée le 15 mai 1945 par, outre le Lt Antoine et 1e Slt Defroyennes, par le Lt Leclercq, le Slt Gasch et le soldat Bardiaux. L'écoute a continué sans manifestation extérieure jusqu'au 17 avril.
Reprise de BARBARA
Le 17 avril, le service de BARBARA a repris avec le noyau de récalcitrants. Il se trouvait installé dans les cachots et la publication du bulletin de nouvelles a repris au bénéfice de la centaine de malades intransportables et autres qui étaient restés au camp.
Par la suite, le Lt Antoine a "réquisitionné" le poste de radio du commandant du camp. Branché sur les hauts parleurs du camp et tant en français qu'en allemand et en anglais et à longueur de journée, il a permis la diffusion directe des nouvelles de
Le camp évacué s'est rendu par étapes successives vers Lübeck et le service de Barbara a continué à être assuré par les collaborateurs habituels à l'exception de ceux restés à Fischbeck.
Le 25 avril 1945, les militaires de l'Oflag X D ont été évacués par un détachement blindé anglais.
Ainsi a pris fin l'aventure de BARBARA qui aura vécu près de 5 ans et s'est terminée dans l'euphorie de la victoire.
Sans aucun doute la présente relation comporte des lacunes, des imprécisions et même peut-être des oublis involontaires qu'il faut excuser. En effet, elle n'est que la concrétisation de souvenirs qui ne peuvent faire référence à aucun document écrit qui n'ont jamais existé pour des raisons de sécurité bien compréhensibles.
BARBARA est un magnifique exemple de ce que peut l'esprit d'initiative et de débrouillardise. Au travers de solutions pragmatiques, sans concertation préalable, s'est échafaudé un système articulé sur des cellules de collaboration étanches permettant une efficacité maximum avec un minimum de risques : matériel, écoute, surveillance et protection, rédaction et diffusion.
Enfin et pour terminer, il faut signaler que rien n'aurait pu être réalisé sans les complicités fragmentaires ou ponctuelles des officiers, sous-officiers et soldats du camp, qui n'ont jamais refusé leur concours chaque fois qu'il leur a été demandé.
Note de la rédaction.
Lorsque nous avons écrit à Monsieur Defroyennes pour solliciter l'autorisation de reproduire son texte, qui avait paru dans le journal "Le Prisonnier de Guerre" de septembre 1986, il nous a fort aimablement donné le feu vert et a ajouté les informations suivantes qui répondent à la question : comment un prisonnier pouvait-il circuler relativement facilement dans un oflag?
"Pour votre information, je dois vous signaler que j'avais personnellement adopté deux activités de couverture destinées à me "dédouaner" aux yeux des Allemands et les conforter dans le sentiment que je n'étais pas dangereux.
1. Je m'étais instauré distributeur de créoline pour ma baraque. Cette créoline destinée à lutter contre l'invasion de puces et de punaises dont nous étions victimes me donnait la possibilité de déambuler dans le camp, sans éveiller l'attention des gardiens, muni d'un récipient susceptible d'assurer un transport beaucoup moins innocent que celui de la créoline.
De plus comme le ravitaillement en créoline se faisait dans un local (le magasin), ma présence y était tout indiquée et particulièrement utile en cas de branchement électricité/radio auquel il est fait allusion dans l'article sur Barbara. Une telle activité me donnait de plus une liberté totale de déplacement dans le camp en n'éveillant aucune suspicion.
2. Je fonctionnais également comme moniteur de jiu-jitsu en compagnie de camarades désirant pratiquer ce sport. Le local destiné à ces "ébats" était voisin de celui où se pratiquait l'écoute de jour (pour laquelle ma présence n'était pas requise - émission française).
De cette façon, je disposais d'un point de rencontre pour les guetteurs qui pouvaient me toucher sans difficulté et sans éveiller, par leurs allées et venues, l'attention des gardiens.
D'autre part, nos exercices, les bruits et autres manifestations dont volontairement nous les accompagnions, en cas d'irruption allemande dans la baraque, permettait de détourner et de cristalliser l'attention des intrus, laissant à l'équipe d'écoute le temps de mettre fin à leur activité et d'en effacer toute trace. Cela s'est produit à plusieurs reprises, prouvant que le système était efficace."
L. Defroyennes, le 01/07/92
La vie au quotidien dans le camp: dans la 5 eme partie
La captivité de mon grand père le 10 mai 1940 3eme partie : Eichstätt
Ici commence un autre Oflag VII B au bloc 4 de "EICHSTATT"
Quelques photos d'époque de la ville d'Eischtätt entre 1939 et 1942
La ville en 1939 et en 2006
Les bâtiments en 1939
La plaine, et dans le lointains la forêt
Le centre ville, malheureusement je ne peut situé c'est édifices
Si quelqu'un peut m'aider?
L'entrée principale du camp ( ancienne caserne)
En principe ceci serait le bloc 4
Hiver 1939
Une messe en pleine air
Au même emplacement, mais quoi??
Un exercice de lutte incendie
Probablement les ateliers ou dépôt de matériels
Sur les photos suivantes la vie dans le camp
Pas trop mal !
Théâtre en plein air
La chapelle
Un moment triste
Quelques documents (caisse de décès solidarité)
Et pour terminer cette série sur Eichstätt quelques aquarelles
La plaine
Entrée et kommandantur 12-12-1940
Un mirador 13-12-1940
L'avenue des " Rabiots" 12-1-1941
Les abords 10-12-1940
Ma chambre 23-12-1940
Ici ce termine son séjour à Eichstätt, direction Fichsbeck
Prochain chapitre
Oflag XD Fischbeck
et
la radio clandestine BARBARA
La captivité de mon grand père le 10 mai 1940 2eme partie : Colditz
Grand départ pour l'allemagne, destination Colditz ( Oflag IV C ) du 25 mai au 29 août 1940
Château de Colditz
Période de Mai 1940 à Aout 1940
A ce moment, l'Oflag IV C de Colditz n'était encore qu'un camp ordinaire et pas encore un «Sonderlager» avec ses dures contraintes33'. Ce n'est qu'à partir d'août 1940, quand les officiers belges (francophones) restants furent transférés dans d'autres camps ou renvoyés au pays et qu'ils furent remplacés par des officiers de toutes nationalités, récidivistes de l'évasion, et des V.I.P. de la captivité Q<Prorninene»)'4 que commença la période abondamment décrite"
Le Château de Colditz se situe dans la localité de Colditz, près de Leipzig et Dresde. Utilisé comme hôpital psychiatrique pendant plus d'un siècle, il devint fameux en se transformant en camp de prisonniers réservé aux officiers alliés pendant
Les premiers prisonniers internés à Colditz furent 140 officiers polonais en octobre
Parmi les évasions ayant échoué, il convient de signaler la tentative d'évasion en masse par le "tunnel français", découvert par les Allemands environ trois semaines avant son achèvement. Ce tunnel fut creusé en plus d'une année (1940-1942) et les Allemands savaient qu'un tunnel était en chantier en raison de bruits suspects quand les Français creusaient. Les Allemands exigèrent que les officiers français payent 12 000 marks afin de réparer les dommages causés par le creusement de ce tunnel !
Quelques cartes postales d'époque
Nouvelle carte d'identité
Quelques aquarelles peinte par Georges Pigeon
Vue prise du château
Vue prise du château
Intérieur du château
La captivité de mon grand père le 10 mai 1940 1er partie : Arrestation
Première partie, l'arrestation
Il y a 67 ans, le 10 mai, Georges, fut fait prisonnier
Dans le courrier des lecteurs du bulletin Tome IV, fasc. 12 de décembre 1991, Monsieur HUYGEN cherchait des renseignements concernant les camps de prisonniers de Fischbeck et d'Eischtätt (Oflag X D et VII B) où se trouvait pendant la guerre son grand-père Georges PIGEON.
Il avait également fait paraître un avis de recherche dans le Journal "Le Prisonnier de Guerre", en février 1992 et il reçut des réponses qu'il nous a communiquées. Nous en extrayons ce qui suit.
Tout d'abord, le Colonel e.r. Raymond COLLIN, explique pourquoi "Monsieur PIGEON" a été envoyé dans un Oflag, c'est-à-dire un camp pour officiers.
"J'ai bien connu votre grand-père "Monsieur" Pigeon, notamment à l'Oflag de Fischbeck et Colditz, mais particulièrement à Eischtatt où il logeait comme moi au Bloc A. En fait votre grand-père, pour autant que je m'en souvienne, devait être avant la guerre "Agent technique" des Bâtiments militaires pour la garnison de Liège (Note de la rédaction : Selon d'autre témoignages. Monsieur Pigeon avait le rang de major et nous savons par Monsieur Cailleaux qu'il était en service à Arlon). Pour la période de mobilisation et la guerre, il aura dû être "militarisé" et assimilé au grade d'officier subalterne et à ce titre était donc prisonnier dans un OFLAG et non dans un STALAG.
Le Bloc A d'Eichstatt était occupé en majorité par des officiers en provenance des Forts de Liège et Namur ...
Je conserve un excellent souvenir de votre grand-père toujours très affable et souriant et ayant semble-t-il un moral à toute épreuve. Nous étions d'ailleurs un peu "PAYS", lui provenant de CINEY et moi de MARCHE-en-FAMENNE, ayant le même accent régional ..."
Découvrons ensuite la lettre de Monsieur Maurice CAILLEAUX qui nous apprend, entre autres, comment Monsieur PIGEON et lui-même furent faits prisonniers par les Allemands dès le 10 mai 1940, tôt dans la matinée.( 6 Hrs 30)
"…
"Je suis très heureux de pouvoir rendre service au petit-fils d'un homme que j'ai toujours admiré pour son intégrité et sa gentillesse, c'est grâce à lui que j'ai effectué mon service aussi agréablement ...
j'ai été muté au 1er Chasseurs Ardennais à Arlon en qualité de chauffeur pour le Service des Bâtiments militaires à la caserne Callemeyn. J'y ai fait la connaissance et ai été affecté au service de Monsieur Georges Pigeon (Adjoint technique principal) du S.B.M. d'Arlon ...
Quelques photos avant le conflit:

La minerva de service, à côté Maurice Cailleaux son chauffeur
Par une journée printanière Abbaye d'Orval
"Venons-en au fait :
Le 10 mai 1940 depuis 2 heures du matin, il y avait de nombreux avions (allemands sans doute) qui survolaient Arlon. Vers 4 heures du matin, j'ai reçu l'ordre d'aller appeler "mon chef", Monsieur Pigeon. Nous sommes rentrés à la caserne Callemeyn (c'est là que se trouvaient les bureaux du S.B.M.).
J'attendais dehors. Vers 5 heures. Monsieur Pigeon est sorti pour me dire qu'il avait eu une communication téléphonique avec Namur et que nous devions rejoindre le plus rapidement possible avec les archives (qui se trouvaient dans la voiture depuis plusieurs jours)".
"Nous sommes donc partis en hâte, car on nous avait avertis que le pont de chemin de fer de Stockem allait sauter (les petites destructions environnantes l'étaient déjà). Quand nous sommes arrivés dans la forêt d'Anlier, il passait tellement d'avions (qui tiraient chacun trois planeurs) que nous nous sommes rangés sur le bord de la route et avons stoppé une des nombreuses voitures qui venaient dans l'autre sens. Le conducteur nous a dit n'avoir rien remarqué sur sa route. Nous nous sommes donc remis en route et après un virage, nous avons dû nous arrêter à la sortie de la forêt d'Anlier, car la route était barrée avec des troncs d'arbres et des mines antichars. (Nous étions prisonniers).
La carte avec son parcours en rouge le trajet de la déportation en blanc le retour
Le lieux exact où nous furent fais prisonniers le 10 mai 1940 vers 6 hrs 30 à Rancimont
Monsieur Rostenne, qui était parti avec sa voiture un moment après nous, s'est aussi jeté dans le piège ! Et ensuite un autocar de soldats belges qui rejoignaient sans doute leur cantonnement !
Il y avait une cinquantaine de parachutistes allemands armés jusqu'aux dents et qui nous attendaient. Nous avons été alignés sur le bord de la route et visités. Face à nous, il y avait des parachutistes avec leur mitraillette pointée. Votre grand-père m'a dit : "Maurice, maintenant c'est la fin." Les parachutistes ne faisaient pas de prisonniers, nous avait-on dit (dans les journaux). Heureusement cela n'a pas été le cas.
Nous avons été parqués dans la cour d'une ferme à
Voici la ferme où nous fumes rassembler dans la cour à Rancimont
Après quelques heures d'attente, les combats ont cessé. Nous avons dû nous préparer et on nous a chargés d'une bombe antichar et d'un caisse de bandes de cartouches de mitrailleuse. Votre grand-père a refusé dignement, disant "qu'il était officier et qu'il ne porterait pas d'armes ennemies". Nous nous sommes dirigés à travers bois et champs en direction de Fauvillers où nous avons passé notre première nuit de captivité dans l'église du village.
Le lendemain nous nous sommes remis en route direction de Bodange où les Chasseurs ardennais s'étaient battus farouchement et avaient eu de nombreux morts. Sur la route passait un convoi de tanks et de canons, ensuite direction Warnach (sur la route Bastogne-Martelange). Là nous avons passé les fêtes de Pentecôte dans la grange d'une grosse ferme, toujours sous la menace de mitrailleuses et la menace de mort de tout le groupe P.G. en cas d'évasion d'un seul !
Le mardi 14 mai dans la soirée, on nous a embarqués dans un autocar qui avait probablement amené des soldats allemands et sommes partis en direction du Grand Duché, je pense Ettelbruck et Vianden, de là en Allemagne, à Neuerbourg où l'on nous a fait loger dans les ruines du château.
Le lendemain, dans la matinée, on nous a conduit à la gare où on (on = les boches) nous a embarqués dans des wagons à bestiaux aux trappes garnies de barbelés. Après un voyage de 32 heures, nous sommes arrivés à Hemer (en Westphalie). Nous y sommes restés quelques jours et c'est là que nos chemins se sont séparés. Monsieur Pigeon en tant qu'officier a été dirigé sans doute vers un Oflag (camp pour officiers) et Monsieur Rostenne et moi avons été dirigés vers le Stalag à Fallingbostel.
Comme personne âgée. Monsieur Rostenne a été libéré assez vite. Quant à moi, j'en ai pris pour 5 années (comme Wallon).
A Arlon, j'avais un oncle qui habitait juste à côté de l'Hôtel de Ville et qui était Pasteur protestant évangéliste. C'est lui qui a fait parvenir la lettre de renseignements à mes parents (voir ci-après).
Je suis très heureux si j'ai pu vous rendre service, surtout à la mémoire de Monsieur Pigeon, votre grand-père, à qui je vouais une très grande affection ..."
M. Cailleaux.
Quand à mon grand père lui, il prit la direction de Coditz pour une période de 3 mois